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Portrait croisé : qui sont les primo et secundo-accédants en 2025 ?

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En 2025, l’accession à la propriété reflète des parcours divers : jeunes primo-accédants fragilisés, secundo-accédants plus solides et stratégiques.

Qui sont les Français qui deviennent propriétaires en 2025 ? Entre primo-accédants jeunes et modestes et secundo-accédants plus expérimentés, l'accession à la propriété ne suit pas les mêmes chemins pour tous, selon deux enquêtes de l’ANIL et Empruntis. Tandis que les primo-accédants luttent pour concrétiser leur rêve, les secundo-accédants reprennent la main sur le marché.



En cette année 2025, marquée par une timide reprise du marché immobilier, deux profils distincts se font face : les primo-accédants, soutenus par les dispositifs publics mais toujours fragilisés, et les secundo-accédants, plus aguerris, qui réinvestissent le marché malgré un contexte encore tendu. Les récentes études de l’ANIL et d’Empruntis permettent une plongée dans ces deux univers, aux dynamiques, contraintes et ambitions très différentes. Qui sont les primo-accédants soutenus par l’ANIL ? Qui sont les secundo-accédants entourés par Empruntis dans leur projet immobilier ?  

Les primo-accédants : jeunes, modestes et fragilisés

  Selon l’ANIL, les primo-accédants représentent encore l’immense majorité des ménages ayant consulté une ADIL en 2024 (98 %). Majoritairement jeunes : 52 % ont moins de 35 ans, ils sont souvent locataires du parc privé, 59 % et disposent de revenus modestes, avec un niveau de vie médian de 1 731 € par unité de consommation, inférieur à la moyenne nationale.
Ces ménages, composés à 38 % de personnes seules et à 17 % de familles monoparentales, peinent à constituer un apport conséquent : 30 % disposent de moins de 10 000 €, et 17 % n’ont aucun apport. Pourtant, l’apport personnel médian progresse, atteignant 11 % du montant du projet en 2024 contre 6 % en 2020, reflet d’un durcissement des conditions d’octroi de crédit.
Le Prêt à Taux Zéro, PTZ est un outil central pour ces acquéreurs : il est mobilisé dans 43 % des projets, particulièrement dans le neuf collectif : 79 % des cas. Toutefois, une tendance forte se dessine : l’orientation vers l’ancien, plus abordable, avec 65 % des projets d’achat portant sur ce segment, dont 37 % nécessitent des travaux.
Ces profils traduisent une précarisation de l’accession : malgré la baisse des prix dans certaines zones, la hausse des taux a amputé de 25 % le pouvoir d’achat immobilier. Un couple avec enfant doit aujourd’hui justifier d’un revenu de 4 700 € pour un bien à 326 000 €, contre 4 100 € deux ans plus tôt, malgré une baisse de prix.  

Les secundo-accédants : plus âgés, plus solides, mais plus sélectifs

  À l’inverse, les secundo-accédants brossés par Empruntis affichent des caractéristiques plus favorables. Âgés en moyenne de 42,5 ans, ils sont majoritairement en couple : 74,2 % et près de 70 % ont déjà des enfants. Leur revenu moyen atteint 5 955 € mensuels, en hausse de 200 € par rapport à 2023. Leur taux d’effort reste maîtrisé autour de 28 % et leur apport personnel représente 17 % du montant du projet, issu le plus souvent de la revente de leur première résidence principale.
Leur projet type ? Une maison ancienne, dans 93 % des cas, à l’écart des centres-villes, avec un budget en recul (390 800 € contre 419 700 € en 2023), reflet d’un recentrage géographique et d’un marché plus abordable. Ils sont aussi 37 % à recourir à un prêt relais, une formule qui connaît un regain ces derniers mois, preuve d’une meilleure confiance dans le marché.
Contrairement aux primo-accédants, les secundo-accédants bénéficient d’un capital de confiance auprès des banques et d’une expérience immobilière qui facilite l’obtention du crédit. « Les secundo-accédants, contrairement aux idées reçues, restent bien présents sur le marché. Ils savent optimiser leur financement pour boucler leur projet », souligne Caroline Pasquereau, Directrice Marketing et Communication d’Empruntis.


Deux clientèles, deux enjeux pour devenir propriétaire

  Les primo-accédants, encore très dépendants du PTZ et souvent contraints d’allonger la durée de leur prêt : 68 % empruntent sur 21 à 25 ans, incarnent les tensions d’un marché devenu de plus en plus sélectif. À l’inverse, les secundo-accédants apportent aujourd’hui la fluidité nécessaire à un marché de l’ancien encore figé, en réinjectant de la mobilité résidentielle.
Alors que la crise du logement persiste et pourrait même encore se renforcer dans l’avenir, les politiques publiques devront continuer à soutenir les plus fragiles sans négliger les dynamiques à l’œuvre dans la classe moyenne. La réforme récente du PTZ, élargissement depuis le 1er avril 2025, qui renforce son effet solvabilisateur pour les revenus intermédiaires, constitue un premier pas. Mais la question centrale demeure : comment garantir un parcours résidentiel fluide et équitable, dans un marché où les conditions d’entrée se sont drastiquement durcies ?

🟦 Primo-accédants (source : ANIL, 2025)

👥 Âge moyen : majoritairement jeunes 52 % ont moins de 35 ans 39 % entre 26 et 35 ans 13 % ont moins de 25 ans 💶 Revenus : Niveau de vie médian : 1 731 € par mois / UC Inférieur à la moyenne nationale (2 028 € en 2022) 🏠 Statut résidentiel avant achat : 59 % sont locataires du parc privé 20 % dans le parc social 💰 Apport personnel : Apport moyen : 35 840 € (17,4 % du projet) 30 % ont un apport < 10 000 € 17 % n’ont aucun apport 📊 Durée d’emprunt : Durée moyenne : 22 ans 68 % des prêts sur 21 à 25 ans 🏡 Type de bien : 65 % achètent dans l’ancien 25 % dans le neuf 10 % font construire une maison 🧱 Budget moyen : Logement ancien : 142 358 € Logement neuf : 194 104 € 🧩 Aide mobilisée : 43 % mobilisent un PTZ 79 % des projets neufs 34 % des projets dans l’ancien

 

🟨 Secundo-accédants (source : Empruntis, 2025)

👥 Âge moyen : 42,5 ans (stable depuis 2023) 👨‍👩‍👧‍👦 Profil familial : 74,2 % en couple Près de 70 % ont des enfants (contre 59 % en 2023) 💶 Revenus mensuels moyens : 5 955 € en 2025 +200 € par rapport à 2023 💰 Apport personnel : Environ 17 % du projet Principalement issu de la revente du premier bien 💸 Budget moyen d’achat : 390 800 € en 2025 En baisse par rapport à 2023 (419 700 €) 🏠 Type de bien : 93 % achètent dans l’ancien 80 % visent des maisons Le neuf reste marginal : 2,7 % Construction de maisons : 4 % des projets 🔁 Prêts-relais : 37 % y ont recours (contre 35 % en 2023) 📉 Taux d’effort : Moyenne : 28 %